La République Démocratique du Congo (RDC) et les Émirats Arabes Unis (EAU) sont sur le point de conclure un accord de libre-échange bilatéral, marquant une étape cruciale dans le renforcement des relations économiques entre les deux nations. Ce développement a été confirmé par l’ex ministre du Commerce Extérieur, Jean Lucien Bussa. lors d’une réunion annuelle sur l’investissement (Congrès AIM 2024) sur le thème : « S’adapter à un environnement d’investissement en évolution : exploiter de nouveaux potentiels pour le développement économique mondial » à Abou Dhabi du 07 au 09 mai 2024[1].

Progrès des Négociations

Les négociations pour cet accord ambitieux, qui vise à stimuler les investissements et les échanges commerciaux, sont déjà approuvées à 95 %. Les discussions, entamées il y a quelques mois, ont permis de réaliser des avancées significatives. Jean Lucien Bussa a souligné l'importance de cet accord pour booster les investissements en RDC, citant un volume d’échange bilatéral qui est passé de 15 millions à plus de 4 milliards de dollars sous ces mots : « Les Emirates Arabes Unis et la RDC ont des relations économiques et commerciales très avancées. Notre volume d’échange est passé d’un 1,5 milliards à plus de 4 milliards. Ce n’est pas rien. Nous pensons que l’accord commercial bilatéral, donc l’accord de libre-échange que nous sommes en train de nous proposer de signer, va permettre de booster le commerce, booster les investissements. Nous avons commencé les discussions il y a quelques mois, et 95% de l’accord, en termes de projet, a été approuvé. Il reste 5% de plus en termes de langues, c’est écrit en Anglais chez eux et chez nous en Français. Nous avons convenu que nos équipes y travaillent, d’ici au plus tard deux mois l’accord va être signé », a-t-il dit[2].

Exemptions Douanières et Harmonisation Linguistique

L'accord stipule une exemption des droits de douane pour les produits commerciaux entre les deux pays, ce qui simplifie et encourage le commerce bilatéral. Cependant, une dernière étape cruciale demeure : harmoniser les versions anglaise et française des textes de l'accord. Cette tâche, qui est essentielle pour assurer une compréhension et une application uniformes des termes de l'accord, est prévue pour être achevée dans les deux prochains mois. Une fois cette harmonisation terminée, l'accord pourra être pleinement mis en œuvre, renforçant ainsi les échanges économiques entre les deux nations[3].

Contexte et Importance Stratégique

L’ex Ministre congolais chargé du Commerce extérieur Jean-Lucien Bussa a détaillé l'évolution des négociations et les réformes entreprises par la RDC pour améliorer le climat des affaires. À Abou Dhabi, il a également mis en avant les atouts de la RDC en tant que destination privilégiée pour les investissements directs étrangers[4].

Prochaines Étapes

Pour finaliser cet accord, une troisième réunion est prévue. Elle portera sur les modalités de démantèlement tarifaire, la suppression ou la réduction des droits et taxes à l’importation, ainsi que les règles d'origine des produits transformés. Cette réunion sera déterminante pour harmoniser les vues entre parties sur l’écriture de certaines règles des produits ayant subi une transformation ou ouvraison telles que visées à l’Annexe 3A du chapitre consacré auxdites règles d’origine » lit-on dans le compte rendu de la dernière réunion du Conseil des ministres, qui indique également que les pourparlers sont déjà à 80 % pour aboutir à cet accord[5].

Relations Renforcées sous la Présidence de Félix Tshisekedi

Depuis l’arrivée au pouvoir de Félix Tshisekedi en 2019, les relations entre la République Démocratique du Congo (RDC) et les Émirats Arabes Unis se sont considérablement réchauffées. Ce rapprochement diplomatique a été symbolisé par l'ouverture de l'ambassade des Émirats Arabes Unis à Kinshasa en 2023, marquant une nouvelle ère de coopération entre les deux nations. Cet accord de libre-échange entre la RDC et les EAU représente un jalon majeur dans la coopération économique bilatérale. Il promet non seulement de renforcer les échanges commerciaux mais aussi d’attirer davantage d’investissements en RDC, favorisant ainsi le développement économique des deux nations. La signature imminente de cet accord témoignera de l'engagement des deux pays à forger des partenariats solides et mutuellement bénéfiques[6].