Le 23ème sommet du Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA) s'est tenu ce jeudi à Bujumbura, au Burundi, marquant non seulement l'ouverture officielle des assises mais aussi la célébration des 30 ans de cette organisation régionale. Cet événement a été l'occasion pour les chefs d'État de discuter des enjeux cruciaux liés à l'intégration économique, à la paix et à la sécurité dans la région. Le transfert de présidence entre le Président zambien Hakainde Hichilema et le Président burundais Évariste Ndayishimiye a également été un moment fort de cette rencontre. Dans ce contexte, la République Démocratique du Congo (RDC) a réaffirmé son engagement à jouer un rôle clé dans le développement des objectifs du COMESA.

La cérémonie d'ouverture : Un moment symbolique

La célébration des 30 ans du COMESA a servi à galvaniser les membres autour d'un objectif commun : celui d'accélérer l'intégration régionale pour faire face aux défis économiques et sociaux actuels. Ce moment historique a ainsi renforcé le sentiment d'appartenance à une communauté régionale unie.

Passation de Pouvoir

La passation de pouvoir entre Hakainde Hichilema et Évariste Ndayishimiye a été un moment clé qui symbolise la continuité et le renouvellement du leadership au sein du COMESA. Le Président Hichilema a exprimé sa gratitude envers ses homologues pour leur soutien durant son mandat, tout en soulignant les progrès réalisés dans divers domaines tels que le commerce intra-africain et la coopération régionale.

Le nouveau président, Évariste Ndayishimiye, a pris la parole avec une vision claire pour son mandat. Il a mis l'accent sur la nécessité d'une approche collective pour relever les défis économiques et sécuritaires auxquels la région est confrontée. Son engagement à renforcer les relations entre les États membres est un signal fort pour l'avenir du COMESA.[1]

Cette passation de pouvoir n'est pas seulement un changement de leadership, mais aussi une opportunité pour redynamiser les efforts collectifs en faveur du développement économique et social. Les attentes sont élevées quant à la capacité du nouveau président à mobiliser les ressources nécessaires pour atteindre les objectifs fixés par l'organisation.[2]

Engagements Renouvelés

Dans son discours inaugural, le Président Ndayishimiye a appelé à une mobilisation générale des ressources et des efforts pour atteindre les objectifs fixés par le COMESA. Il a souligné que chaque État membre doit jouer un rôle actif dans ce processus, en mettant en avant ses atouts respectifs pour contribuer au développement régional.

Les engagements renouvelés ont également inclus des promesses d'améliorer la coopération dans des domaines clés tels que le commerce, l'agriculture et la sécurité. Les dirigeants présents ont convenu que seule une action concertée permettra de surmonter les obstacles qui entravent l'intégration régionale.

Enfin, le président Ndayishimiye a insisté sur l'importance d'un dialogue continu entre les États membres afin d'assurer une mise en œuvre efficace des décisions prises lors des sommets. Cela implique également une transparence accrue dans les processus décisionnels pour renforcer la confiance entre les nations.[3]

RDC acteur clé dans le COMESA : déclaration du Président Tshisekedi

Le Président Félix Tshisekedi a clairement affirmé que la RDC est prête à jouer un rôle central au sein du COMESA. Son allocution a mis en exergue le lien indissociable entre paix et prospérité, affirmant que sans paix, il ne peut y avoir de développement durable. Cette déclaration souligne l'importance cruciale de la stabilité politique dans la région.

Tshisekedi a également évoqué les défis spécifiques auxquels fait face la RDC, notamment ceux liés aux conflits internes et aux tensions régionales. Il a appelé à une coopération renforcée entre les États membres pour garantir un environnement propice au développement économique.

En réaffirmant l'engagement de son pays envers le COMESA, Tshisekedi a encouragé ses homologues à travailler ensemble pour créer des synergies qui permettront d’atteindre les objectifs communs. Sa vision ambitieuse positionne la RDC comme un acteur incontournable dans le processus d'intégration régionale.[4]

Contributions Sectorielles

Les ministres congolais présents ont détaillé les contributions spécifiques que la RDC entend apporter lors de ces assises. Didier Manzenga, ministre de l'Intégration régionale, a déclaré que la RDC est venue avec des propositions concrètes concernant plusieurs secteurs clés tels que l'agriculture, les mines et le commerce.

L'accent mis sur l'agriculture est particulièrement pertinent dans un contexte où la sécurité alimentaire est devenue une préoccupation majeure dans plusieurs pays membres du COMESA. La RDC, avec ses vastes ressources naturelles, peut jouer un rôle crucial dans l'approvisionnement alimentaire régional.

De plus, Manzenga a souligné que le secteur minier congolais représente un potentiel énorme pour stimuler le commerce intra-africain. En partageant ses expériences et ses meilleures pratiques, la RDC aspire à inspirer d'autres pays membres à maximiser leurs propres ressources naturelles pour favoriser un développement durable.[5]

Accord Commercial avec le Burundi

Un point marquant lors du sommet fut la signature d'un accord commercial entre la RDC et le Burundi, facilitant ainsi les échanges entre les deux nations. Julien Paluku, ministre du Commerce extérieur, a exprimé sa satisfaction quant à cet accord qui vise à réduire les barrières commerciales et à encourager un commerce bilatéral accru.

Cet accord est perçu comme un modèle potentiel pour d'autres pays membres souhaitant renforcer leurs relations commerciales au sein du COMESA. En facilitant les échanges, il contribue non seulement à stimuler l'économie locale mais aussi à renforcer les liens diplomatiques entre nations.

Paluku a également mentionné que cet accord pourrait servir de tremplin pour élargir davantage le réseau commercial régional. En effet, une coopération renforcée avec le Burundi pourrait ouvrir des opportunités supplémentaires avec d'autres pays voisins, favorisant ainsi une intégration économique plus profonde au sein du COMESA.[6]

Vers une intégration économique durable : intégration régionale

Le sommet s'est concentré sur le thème central d'accélérer l'intégration régionale par le développement des chaînes de valeur en agriculture, en mines et en tourisme. Les discussions ont mis en lumière comment ces secteurs peuvent servir de leviers pour stimuler le commerce intra-africain et renforcer la résilience économique face aux crises globales.

Les leaders présents ont souligné qu'une intégration réussie nécessite non seulement des politiques économiques harmonisées mais aussi des infrastructures adéquates pour faciliter le commerce transfrontalier. Des projets communs dans ce domaine pourraient transformer significativement le paysage économique régional.

De plus, il est essentiel que chaque État membre s'engage activement dans ce processus d'intégration afin de maximiser ses avantages respectifs tout en contribuant au bien-être collectif. La création d'un marché commun véritable ne pourra se réaliser qu'à travers une collaboration étroite entre tous les acteurs impliqués. [7]

Sécurité Régionale

Les enjeux sécuritaires ont occupé une place prépondérante lors des débats. Les conflits en cours dans plusieurs pays membres ont été abordés avec une attention particulière, soulignant la nécessité d'une réponse collective pour garantir la stabilité dans toute la région. Les dirigeants ont convenu que sans sécurité, aucun progrès économique ne peut être envisagé.

Des initiatives visant à renforcer la coopération en matière de sécurité ont été discutées, incluant des programmes conjoints de lutte contre le terrorisme et le crime organisé transnational. Ces efforts sont cruciaux pour créer un environnement propice aux investissements étrangers et au développement économique durable.

Enfin, il est impératif que chaque pays membre prenne conscience de son rôle dans cette dynamique sécuritaire collective. Une approche collaborative permettra non seulement de résoudre les conflits existants mais aussi de prévenir l'émergence de nouvelles tensions qui pourraient compromettre l'intégration régionale. [8]